Etel Adnan (Liban, 1925)
Californie
Aquatinte et aquatinte au sucre, H.C. 2/3 - Dimensions : 40,8 x 38 cm - Collection du Centre de la Gravure - Numéro d’inventaire : OE8882
Etel Adnan est née à Beyrouth en 1925, d’une mère grecque, originaire de Smyrne, et d’un père né à Damas, officier de haut rang de l’Empire Ottoman. Au Liban, elle est scolarisée dans des établissements français avant d’étudier la philosophie à la Sorbonne, Paris, puis aux États-Unis, à Berkeley et Harvard. Fidèle à ses racines tout en ayant les frontières en horreur, elle enseigne dans un collège dominicain de San Francisco puis travaille comme rédactrice pour deux quotidiens beyrouthins. Écrivaine engagée, Etel Adnan a notamment lutté contre la Guerre du Vietnam et en faveur de la cause palestinienne aux États-Unis, en France et au Liban. Aujourd’hui, elle vit et travaille à Paris.
Reconnue comme une éminente représentante de la modernité arabe, Etel Adnan est l’auteure d’une œuvre protéiforme et foisonnante : recueils de poèmes, romans, essais et pièces de théâtre. Sur base de sa solidarité avec la Guerre d’indépendance d’Algérie, elle a résisté aux implications politiques de l’écriture en français et a recentré son expression créative sur les arts visuels. Son travail pictural, entre abstraction et figuration, est évoqué par sa compagne, la sculptrice Simone Fattal : « c’est le monde qu’elle regarde, la beauté physique de la terre avec ses montagnes, collines, fleuves et couleurs ».
Encensée pour son roman Sett Marie-Rose (1976), ce n’est qu’à la Documenta de Kassel de 2012, alors qu’elle a 87 ans, que le milieu de l’art découvre, émerveillé, son œuvre rayonnante.
Intitulée Californie, cette aquatinte suggère probablement la forme du mont Tamalpaïs, sujet de prédilection de l’artiste. Travaillant plus volontiers les petits formats, ses œuvres, aux couleurs acidulées témoignent de sa joie de vivre et de son inaltérable optimisme. Ce goût pour les paysages est également révélateur de ses préoccupations écologistes.
« Nous allons survivre ensemble, ou disparaître ensemble. Pour ma part, je crois que l’instinct de vie va prévaloir. »
https://www.centredelagravure.be/fr/artists/18374-adnan-etel