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Antoine Poncet (°1964)

​Pour les chômeurs intellectuels (Louis Pasteur)

Impression numérique, 12/12  -  Centre national de l’Estampe et de l’Art imprimé – CNEAI, éd.  -  Dimensions du papier : 29,7 x 42 cm  -  Collection du Centre de la Gravure (acquisition en 2016)  -  Numéro d’inventaire : OE8332


 

Un mois, une estampe: février 2019

Antoine Poncet est un artiste français, né à Bourg-la-Reine en 1964. Actuellement, il vit et travaille à Paris. De formation scientifique, il s’intéresse au début des années 90 aux statistiques et à l’informatique appliquées à la linguistique pour des agences de communication. Parallèlement, Poncet participe sporadiquement à quelques expositions en tant qu’artiste plasticien et, à partir de 2001, réalise ses premières performances. Passionné par Raymond Roussel et par la poésie sonore, il est également l’auteur d’essais radiophoniques sur les langues imaginaires. Depuis 2003, il travaille à une anthologie du charabia et réalise des cycles de lectures, de performances, d’essais qui recensent et interrogent cette pratique langagière.

Dans la prolongation formelle de l’esprit du charabia, son œuvre plastique se développe comme une collection d’œuvres contrefactuelles, entre falsification et détournement. Pour ce faire, l’artiste joue sur les axiomes de l’histoire de l’art et sur l’économie visuelle de notre monde contemporain. À cet égard, avec la série intitulée Pour les chômeurs intellectuels (2013), Poncet revient sur 12 timbres édités en France, entre 1935 et 1940, au profit des chômeurs intellectuels. Retravaillés manuellement puis reproduits en impression numérique, ils représentent de grands artistes, écrivains et scientifiques ainsi qu’une muse jouant de la lyre « pour l’art et la pensée ».

Cette série, dont le portrait de Louis Pasteur, est un exemple qui évoque la crise des années 30 et le chômage de masse qui touchait, pour la première fois dans l’histoire, les jeunes diplômés. Apparaissait alors le terme « chômeur intellectuel » défini par Denis de Rougemont (CH-1906-1985) dans son Journal d’un intellectuel en chômage (1937) :

Un intellectuel chômeur […] ne se distingue […] d’un intellectuel rentier que par le manque de revenu assuré. Mais le seul fait que la « matérielle » est déficiente change sa conscience d’intellectuel, et l’oblige à se poser des questions nouvelles.