du 28 Janvier au 29 Avril 2012
Intra-murosCap 40 ans,
L’exposition retracera 10 ans de création commune, placée sous le signe de l’expérimentation et de la théorie relationnelle, regroupant vidéos, images imprimées, photos et textes.
Le CAP – Cercle d’Art Prospectif, désigne un groupe d’artistes (1972-1982) constitué (de g. à d. sur la photo) de Jacques Lizène, Pierre Courtois, Pal Horváth, Jacques Louis Nyst, Gilbert Herreyns, Jacques Lennep et Jean-Pierre Ransonnet (hors photo).
L’exposition retracera ces 10 ans de création commune, placée sous le signe de l’expérimentation et de la théorie relationnelle, regroupant vidéos, images imprimées, photos et textes.
Une exposition organisée en collaboration avec le Service des Collections de la Fédération Wallonie-Bruxelles – www.culture.be
Dans le droit fil du Cercle d’Art Prospectif et de l’esprit d’échange, de mise en réseau et de création commune qui anime ses protagonistes, le Service des Collections de la Fédération Wallonie-Bruxelles et le Centre de la Gravure et de l’Image imprimée se sont alliés pour donner au CAP et à ses 40 ans d’activités le souffle qui lui revient.
Unissant collections autant que ressources humaines et logistiques, cette exposition, ainsi que les œuvres qui la composent, constitue en elle-même un bel exemple de ces « 3 R » chers à Jacques Lennep, le « théoricien » du groupe : relation entre les œuvres, entre les hommes, entre les époques.
Ce partenariat est également l’occasion de rappeler la volonté politique de la Communauté française de Belgique, devenue Fédération Wallonie-Bruxelles, d’essaimer la culture sur l’ensemble de son territoire et, après en avoir impulsé la création, de soutenir les activités des musées spécialisés en art contemporain destinés notamment à conserver et valoriser un pan de ses collections. Parmi ceux-ci figure le Centre de la Gravure et de l’Image imprimée.
C’est ainsi que « CAP 40 ans, images réelles et virtuelles » voit se côtoyer aux cimaises des pièces appartenant aux collections de la Fédération Wallonie-Bruxelles, mises en dépôt au Centre de la Gravure et de l’Image imprimée, ainsi que celles que cette institution louviéroise possède en propre ; sans oublier les prêts et dons que les artistes ou autres collectionneurs ont généreusement consentis à cette occasion.
Sans conteste, cette « nouvelle conception du monde » – pour reprendre l’expression de Pierre-Jean Foulon – lancée il y a quarante ans, et placée sous le signe de la théorie relationnelle, garde aujourd’hui encore toute sa vivacité, tant humaine qu’artistique.
Catherine de Braekeleer, Directrice du Centre de la Gravure et Marie-Claire Neuray, Conservatrice des Collections, Service général du Patrimoine culturel et des Arts plastiques de la Fédération Wallonie-
Bruxelles
La période « historique » du CAP (Cercle d’Art Prospectif) s’étend de 1972 à 1982. Cette longévité coïncide avec une décennie où l’art connut de profonds bouleversements qui le déterminent encore aujourd’hui. Les artistes du CAP ont participé activement aux recherches et innovations des années 70, une des périodes fondamentales dans l’histoire de l’art contemporain. Le groupe a été le pionnier de la vidéo en Belgique, il a conçu des expositions et des publications originales, mais surtout il a imposé un art relationnel.
Après 1982, les membres du CAP n’en continuèrent pas moins à se manifester ensemble mais à un rythme moins soutenu. En 2002, une rétrospective fut consacrée à ce groupe belge francophone dont les activités furent internationales. Elle fut accompagnée de la publication d’un ouvrage très documenté.
C’est au sein de ce groupe que furent formulés les principes d’un art relationnel qui motiva ses recherches. Cet art connut un regain d’intérêt à la fin du 20e siècle, avec l’instauration par un éminent critique français d’une « esthétique » relationnelle s’appliquant aux travaux de jeunes artistes très en pointes des années 90.
L’art relationnel exige la mise en pratique de trois types de relations :
- la relation structurale (une morphologie « ouverte » de l’œuvre),
- la relation – récit (toute œuvre raconte une histoire)
- la relation sociale (importance donnée au regardeur et au rapport social).
Réel et virtuel, on le voit, sont intimement mêlés aux créations de CAP. Le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée de La Louvière l’a bien compris, qui, à travers les images, a décidé de consacrer à ce thème l’exposition organisée à l’occasion du quarantième anniversaire de la fondation de CAP. Chaque artiste « permanent » du « Cercle d’art prospectif », dans un espace qui lui est réservé, a donc aujourd’hui l’occasion de présenter non seulement les travaux qui furent ceux du début de CAP, mais aussi des œuvres plus récentes, voire même actuelles, où les lectures relationnelles et les mises en réseaux demeurent des pratiques fondatrices.
Contrairement aux habitudes du Centre la Gravure qui, par nature, présente essentiellement des estampes et des livres d’artistes, cette exposition propose un éventail de techniques, de supports et de matières particulièrement large. Outre les estampes traditionnelles (en relief ou en creux, lithographies, sérigraphies…), les artistes de CAP ont voulu montrer l’imprimé dans tous ses états, à travers des œuvres réalisées, à l’aide de matières aussi diverses que le papier, le plastique, le textile ou encore la céramique, sur des supports aussi variés que la simple feuille, le livre, l’affiche, le drapeau, le calendrier ou même aussi le tee-shirt et le puzzle. Ces imprimés ont souvent été intégrés, dans un esprit pluridisciplinaire, dans des œuvres faisant appel, pour un même thème d’inspiration, à d’autres techniques qui sont aussi bien la vidéo, l’informatique, la performance ou l’action. Bref, un univers plastique et formel où, selon les principes relationnels et le mot désormais bien connu de Jacques Lennep, le « rapport » l’emporte sur le « support ». Par ailleurs, au centre de l’exposition, un espace plus documentaire a été aménagé de manière à rappeler combien le « Cercle d’art prospectif », né aux confins du modernisme et de la postmodernité, a résolument montré la voie d’un art nouveau fondé sur les structures, les réseaux et les échanges. Plus qu’un art même, sans aucun doute : presque « une nouvelle conception du monde ». (Pierre-Jean Foulon)
Artistes exposés : les membres permanents du CAP : Pierre Courtois, Jacques Lizène, Jacques Lennep, Jacques Louis Nyst, Jean-Pierre Ransonnet, ainsi que deux artistes qui le quittèrent après ses débuts : Gilbert Herreyns, Pál Horváth.