Françoise Pétrovitch propose un univers ambivalent, où d’étranges figures, parfois masquées, se jouent des frontières entre le masculin et le féminin, l’adulte et l’enfant, l’homme et l’animal. A la fois tendre et acide, rassurante et inquiétante, l’œuvre de Françoise Petrovitch est marquée par une constante : elle cultive l’incertain, au même titre que les contradictions et les faux-semblants, pour faire chanceler nos sages certitudes.
L’exposition mêle estampes, sculptures, dessins muraux et une installation vidéo intitulée Le loup et le loup.
⇒ le teaser de l’exposition, par Arthur Ancion
⇒ et au Centre KERAMIS : Françoise Pétrovitch, À FEU
⇒ LANCEMENT DE LA PUBLICATION DE FRANÇOISE PÉTROVITCH CE VENDREDI 22 JUIN À KERAMIS à19H
⇒ « Écho » 2013, installation vidéo de Françoise Pétrovitch (extrait), en collaboration avec Hervé Plumet.
⇒ Françoise Pétrovitch à la galerie Semiose – Une émission présentée par Katherina Marx sur tv5Monde. (entre 06’28 » et 11’38 »)
⇒ la carte « Happy New Year 2018 » de Françoise Pétrovitch
PRESSE
⇒ Françoise Pétrovitch sur France Cultur’e ce lundi 30/07 de 12h45 à 13h15
⇒ Françoise Pétrovitch en équilibre entre deux mondes – dans Le Soir – Mad – 26/06/2018 – JEAN-MARIE WYNANTS
http://plus.lesoir.be/164872/article/2018-06-26/francoise-petrovitch-en-equilibre-entre-deux-mondes
⇒ Françoise Pétrovitch, au Pays des Merveilles, un article de Muriel de Crayencour du 29 mai 2018 sur mu-inthecity
⇒ Françoise Pétrovitch Frontières brouillées – Le Vif Weekend du 10/05/18
⇒ Deux expositions pour une artiste: Françoise Petrovitch, Nathalie Roland, Charles Sauvage.sur ACTV
⇒ Françoise Pétrovitch à vif, sur axelle magazine
CATALOGUES DISPONIBLES À LA BOUTIQUE :
♦ Le superbe catalogue de Françoise Pétrovitch. Éditions Sémiose – 2014 – Textes de Nancy Huston, François Michaud, Pascal Neveux, Valérie Pugin, Paul Ripoche et René-Jacques Mayer – 335 pages, français / anglais, Sérig. signée et numérotée – 24 x 30 cm
Prix : 50 €
♦ Le journal/guide du visiteur édité par le Centre de la Gravure – Format 34 x 23 cm plié – 68 x 46 déplié – 4 pages quadri + un poster au recto – textes de Catherine de Braekeleer, Marie Van Bosterhaut et Thierry Delplancq.
Prix : 1 €
♦ Françoise Pétrovitch, édité par la Galerie Laurentin – Catalogue de l’exposition à Laurentin gallery Bruxelles, 2013 – Texte de Nancy Huston – 80 pages, FR/Angl., 23×17 cm
Prix : 20 €
♦ Françoise Pétrovitch, color me, édité par la Galerie Semiose – livret de 24 pages à colorier.
Prix : 6 €
ÉDITIONS D’ESTAMPES : VUES
Cette édition VUES a été réalisée à l’occasion de l’exposition « À vif », présentée au Centre de la Gravure et de l’Image imprimée du 28 avril au 16 septembre 2018.
Elle comprend 10 variations d’une lithographie de Françoise Pétrovitch intitulées Vue I à X, intégrant une des 10 photolithographies réalisées à partir de photos anciennes provenant des collections des Archives de la Ville et du CPAS de La Louvière.
La série a été achevée d’imprimer en mars 2018 sur les presses de Bruno Robbe à Frameries.
Il a été tiré 8 séries d’exemplaires numérotés de 1 à 8, ainsi que 3 suites d’exemplaires numérotés de I à III marqués e.a. réservés à l’artiste et 1 suite d’exemplaires hors commerce (h.c.).
Chaque planche est signée, justifiée et datée de la main de l’artiste.
Par le prisme des dix clichés photographiques, se découvrent certains reflets de la grande diversité des facettes de La Louvière.
1. Vue I : Deux petits Amis Réunis, 1969
2. Vue II : Promenade le long du canal à Strépy-Bracquegnies, vers 1943-1944
3. Vue III : L’importance du carnaval à tout âge dans la région du Centre, 1938
4. Vue IV : Charles Catteau (1880-1966)
5. Vue V : Le travail quotidien au laminoir à chaud des Usines Boël, vers 1975
6. Vue VI : Une chasse aux oeufs dans le parc Warocqué, Pâques 1934
7. Vue VII : Les enfants des écoles remercient les États-Unis, s.d.
8. Vue VIII : Les volleyeurs des Amis du Sport à La Louvière, vers 1955
9. Vue IX : Le projectionniste du cinéma Le Kursaal à La Louvière, vers 1950
10. Vue X : En longeant la rue de Baume à La Louvière, vers 1959
Prix : 120 €/l’estampe
Françoise Pétrovitch taille à vif dans la carapace de nos certitudes.
Née en France à Chambéry en 1964, Françoise Pétrovitch explore les méandres de l’âme et de l’être depuis plus de vingt ans. Que ce soit par le biais d’estampes, de peintures et d’aquarelles, de sculptures, de dessins muraux ou encore d’installations vidéo, elle y propose un univers ambivalent où d’étranges figures, quelquefois masquées, se jouent des frontières entre le masculin et le féminin, l’adulte et l’enfant, l’homme et l’animal pour brouiller nos repères. A la fois tendre et cruelle, lumineuse et inquiétante, l’œuvre de Françoise Pétrovitch est marquée par une constante : elle cultive l’incertain, qui en constitue la toile de fond et fait chanceler nos évidences. Rien n’y est jamais univoque. Vie et mort y sont étroitement mêlées.
Si le titre À vif, que l’artiste a choisi pour son exposition à La Louvière, renvoie à la brutalité des instruments et des acides qui blessent les matières qu’elle utilise pour la mise en œuvre de ses gravures et de ses sculptures, il évoque avant tout la violence de l’existence humaine et de ses meurtrissures, parfois appuyées par des détails très ancrés dans le réel. La couleur rouge est, par ailleurs, omniprésente dans l’œuvre de Françoise Pétrovitch. Un rouge sang à mettre, peut-être, en relation avec le rouge aux joues du feu de l’action ou encore avec celui de la timidité ?
Dès l’entrée dans l’exposition, la couleur rouge inonde les dessins d’une installation vidéo intitulée Le loup et le loup qui relate, dans un environnement sonore haletant, une course-poursuite, un jeu de domination qui finit mal. La soixantaine de sérigraphies qui lui font face, rappelle que Françoise Pétrovitch affectionne de travailler par séries, parmi lesquelles le cycle Rougir constitue une sorte de carnet de croquis à grande échelle, un journal qu’elle pratiqua presque journellement durant 10 ans. Déployé sur les murs, il révèle différents moments de vie, anodins ou dramatiques, gais et parfois burlesques.
Un brusque changement d’échelle s’opère ensuite dans l’exposition. Des dessins monumentaux s’étalent sur les murs, exacerbant la mise à nu des bribes de vécu et d’intimité révélées au sein de chacune des œuvres de l’artiste.
L’exposition se poursuit au premier étage à travers un parcours labyrinthique au fil de six cellules, renfermant un univers à chaque fois différent mais toujours insidieux et ambivalent. Des récits à la réalité fantasmée sont traversés par des rires se métamorphosant en larmes, par des rêves se transformant en cauchemars, par des motifs passant de l’innocence à l’érotisme. Les contradictions et les faux-semblants y affleurent, nous donnant le loisir d’interpréter chacune de ces images et d’en poursuivre l’interprétation à notre guise.
Les nocturnes, Après les jeux, Elles ne disent jamais quand, L’art d’accommoder le gibier, Les sommeils et Les larmes, autant de « bulles » qui tentent de faire ressurgir les fantômes des mémoires enfouies en chacun de nous et narrent la fragilité et les parts d’ombres de nos existences. Ce cheminement sinueux est jalonné d’une suite de dix lithographies, conçues par l’artiste à l’occasion de l’exposition et intitulées Vues, dont l’image du gant serre différentes vues anciennes de la Ville de la Louvière. Il se clôture par l’œuvre Etendue évoquant un personnage féminin endormi dans un espace hors de tout temps ou lieu déterminés. Une image floue, douce et sombre à la fois, qui nous parle de la vulnérabilité de l’être. Est-il véritablement assoupi ou s’est-il envolé vers d’autres mondes ?
Catherine de Braekeleer
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