Éditions La Tortue
C’est en 1965 que les éditions La Tortue ont été fondées par François Paul-Cavallier au sortir de l’université qui l’avait préparé à être économiste. Le premier ouvrage de bibliophilie publié est une lettre : Pensées sur l’amour de Dieu de sainte Thérèse d’Avila tirée à six exemplaires sur presse à bras et illustré de pointes sèches
de Vera Pagava. En 1967 un accident de travail affectant la vue met fin à la vocation de François Paul-Cavallier comme créateur d’ouvrages de bibliophilies. L’orientation de La Tortue est alors l’édition de gravures contemporaines et leur diffusion dans le monde entier auprès des musées et des grandes entreprises qui à l’époque créent des fonds artistiques pour décorer leur siège : Chase Manhattan Bank, Westinghouse, Alcoa, Standar-Oil.
La Tortue exporte les jeunes graveurs français aux USA, Japon, Afrique du sud, Iran, Israël, Hong Kong, Brésil et dans tous les pays d’Europe. En 1968 un artiste de La Tortue : Christian Fossier obtient le premier prix de gravures de la Biennale de Paris avec des gravures monumentales (1000 x 1500 mm) pour lesquels les ateliers
Frélaut-Lacourière ont créé une presse et les papeteries Arjomari ont fabriqué une tonne du papier hors format nécessaire à ce projet. C’est l’époque des grandes Foires d’art contemporain, La Tortue fait partie des fondateurs de la FIAC, située alors dans l’ancienne gare de la Bastille, mais aussi de la Foire de Bâle, de Washington, de Bruxelles. De grands éditeurs défendent l’estampe originale à tirage limité et voient dans l’estampe et la gravure un moyen de démocratiser l’art contemporain. Prisunic crée des mini-galeries qui vendent des estampes à des prix abordables pour les jeunes collectionneurs. La Tortue ouvre les premières galeries d’art sur les trains express Le Mistral et le Lyonnais.
Les éditions La Tortue ont fermé fin 1980.