Antoni Tàpies
Espagne
,1923
–2012
- Ceramiste
- Graveur
- Peintre
Antoni Tàpies est né à Barcelone le 12 décembre 1923. S’intéressant très tôt (1934) à la peinture et au dessin, Tàpies aura comme décor tragique la guerre civile et Barcelone bombardée. Adolescent à la santé fragile, il lit beaucoup, dessine et s’imprègne de philosophies humanistes durant ses séjours de convalescence. Dès 1946, il se consacre à la peinture. Tàpies rencontre le poète Joan Brossa, le mécène Joan Prats et Joan Miro, en 1947, qui lui donne la certitude de pouvoir jouer avec tous les matériaux, avec toutes les formes, dans un esprit de liberté et d’invention qui scelle l’évolution de son œuvre. Tàpies participe avec un groupe d’écrivains et de peintres à la création du groupe Dau al Set. A cette même époque, il réalise ses premières gravures au burin puis à l’eau-forte. Il recevra pour cette dernière technique le Grand Prix de la Biennale de Ljubljana en 1967. Cette même année voit sa première exposition à la Galerie Maeght à Paris et le début d’une longue série d’édition d’estampes et de livres avec Maeght puis Lelong.
Première exposition personnelle à Barcelone en 1950. Ayant obtenu une bourse de l’Institut français de Barcelone, il vient travailler à Paris et découvre l’art informel. Sa peinture, déjà introspective, devient un lieu de recherches et d’expérimentations; Tàpies réalise alors des tableaux-objets: collages de matériaux -riz, paille, ficelle, etc- abandonnant la représentation en lui substituant des éléments du réel. Puis l’artiste recourt à l’utilisation de poudre de marbre, de terre, de pigments et de sable, mêlés aux couleurs à l’huile, organisés en formes simples, amples et autoréférentielles jusque dans leurs titres.
Les années septante le voient préoccupé par l’adjonction de l’objet dans le plan du tableau. Il exécute des sortes de bas-reliefs, voire des œuvres volumétriques dans lesquelles continuent d’apparaître le T et le X qui sont un peu comme une signature. En gravure, il expérimente la technique du carborundum dans laquelle il ne s’agit plus de creuser une planche, mais d’y déposer des matières susceptibles de créer les creux, procédé séduisant fort les peintres. Tàpies procédera aussi par gaufrage, flocage et collage d’éléments.
En 1990, est inaugurée la Fondation Tàpies à Barcelone. De 1973 à nos jours, de nombreuses expositions ainsi que des Prix viennent renforcer sa renommée internationale déjà bien assise. Une grande rétrospective lui fut consacrée à Madrid en 2000.
L’œuvre de Tàpies (peinture, gravures, bas-reliefs, terres cuites) définit un univers singulier, où les empreintes et les lettres font la liaison entre une interrogation passionnée des matières et
le goût ancien de l’artiste pour les philosophies existentialistes et la pensée orientale.
Il faut souligner l’importance de la collaboration de l’artiste avec la galerie Lelong. C’est grâce à Jacques Dupin, qui avait écrit sur son art dès 1963, qu’Antoni Tàpies expose, à l’automne 1967 – puis sans discontinuer – dans les salles de la galerie au 13 rue de Téhéran. Pendant 45 ans, la galerie publie de nombreux catalogues d’exposition, livres de bibliophilie, écrits de l’artiste : La Réalité comme art, L’Art et ses lieux. Tàpies était aussi un graveur et lithographe fécond, dont la galerie a régulièrement publié les œuvres.
Attiré par les objets quotidiens et pauvres, il les incorpore dès les années 70, puis développe un œuvre sculpté en terre chamottée, avec l’aide du céramiste Hans Spinner, dans l’atelier de la Galerie Lelong à Grasse.
Sa fondation, ouverte à Barcelone en 1990, constamment tournée vers les jeunes artistes, témoigne de son engagement constant en faveur de la création la plus exigeante.
L’artiste est décédé dans sa ville natale le 6 février 2012.
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