José Maria Sicilia

Entre 1975 et 1979, Sicilia étudie à l’Ecole des Beaux-Arts de San Fernando à Madrid. En 1980, il s’installe à Paris et retrouve ainsi Barceló et Campano. Les premières images de l’artiste s’inscrivent dans les nouveaux courants de la peinture figurative. Son travail s’organise par séries de peintures où se trouvent réunies des natures mortes ainsi que la représentation d’outils et d’ustensiles ménagers, objets ordinaires constituant non des thèmes iconographiques mais de simples prétextes à arrangement inédits, l’artiste jouant de la dialectique du fond et de la forme.
Au cours des années 1985 et 1986, Sicilia entreprend une longue série intitulée Fleur,
sur laquelle il travaille encore actuellement, résultant plus d’un traitement abstrait du motif que d’un souci de réalisme. Il entame alors une réflexion sur la structure du tableau et sur la matérialité de la touche; la production d’une matière dense, par ajouts, lavages, grattages, aboutit deux ans plus tard à des tableaux presque blancs – mais enfouissant en eux d’autres blancs, quelques résidus colorés,
des lignes ou des formes.
Dès 1990, Sicilia choisit la cire et le papier pour réaliser la plupart de ses œuvres.
Ces matériaux ont la singulière faculté de révéler ou d’estomper, d’arrêter ou de filtrer la lumière, nouvelle composante de l’œuvre.
La cire, coulées en minces couches, tantôt couvrira les images et les feuillets imprimés, tantôt sera le support d’immenses fleurs peintes à l’huile.
Sicilia, en 1992, en collaboration avec l’éditeur Michael Woolworth, produit son premier livre, associant le recouvrement par la cire et de savantes découpes et ciselures du papier. Depuis lors, le livre occupe une place de choix dans le travail de l’artiste, celui-ci empruntant au patrimoine universel – Coran, manuscrit de saint Jean de la Croix, Le Livre des Mille et Une Nuit -son pouvoir d’évocation et générant ainsi des œuvres aux frontières incertaines. L’estampe y remplace la peinture