Pasternak, Maurice

Maurice Pasternak (né le 22 décembre 1946 à Bruxelles) est un graveur, lithographe et dessinateur belge. Adolescent, il avait déjà abordé le médium de la gravure avec Claude Lyr, Joris Minne et Robert Kayser. De 1964 à 1968, il étudie à l’ENSAV de La Cambre dans l’atelier de gravure de Gustave Marchoul. Il en deviendra l’assistant de 1969 à 1971 dans le même établissement, avant d’y enseigner le dessin et la morphologie de l’être humain (1979-2005) et de devenir le responsable de l’atelier de gravure (2005-2012). Également fondateur des ateliers de gravure des Académies d’Uccle et d’Etterbeek, il y a enseigné entre 1979 et 1983, partageant son expertise avec une nouvelle génération d’artistes. Depuis, il poursuit depuis son approche pédagogique en tant que professeur invité dans de multiples colloques et événements internationaux (Chine, Taiwan, Japon, Palestine).

Outre son parcours académique, Maurice Pasternak s’est illustré par une carrière artistique riche et variée, marquée par sa participation, depuis 1969, aux principales biennales et triennales internationales de gravure et de dessin. Il a notamment exposé à Ljubljana, Łódź, Lyon, Mulhouse, Baden-Baden, Bradford, Florence, Fredrikstad, Cracovie, Rijeka, Tokyo, Osaka, Ferrol, San Francisco, Menton, Chamalières, Gdańsk, et bien d’autres lieux prestigieux. En 1988, il représente notamment la Belgique à l’occasion de l’exposition célébrant les 40 ans de l’UNESCO, organisée au Palais de l’UNESCO à Paris.

Maurice Pasternak a également marqué le domaine des arts graphiques en collaborant, entre 1974 et 1983, à la conception des maquettes de plusieurs billets pour la Banque Nationale de Belgique, incluant les coupures de 1 000, 5 000 et de réserve.

Et en 1995, son talent s’étend à la danse, lorsqu’il participe à la création artistique de la chorégraphie Les plis de la nuit de Michèle Noiret, présentée au Botanique à Bruxelles.

Son œuvre est un compte rendu graphique d’émotions, de réflexions, d’intentions émergées d’un œil toujours en éveil sur son environnement ordinaire, alliant la précision photographique au flou, à la limite du lisible. En manière noire magistralement mais également en lithographie, eau-forte, et burin, ou avec le graphite, l’encre de chine et le pastel, les figures humaines s’inscrivent dans des perspectives tronquées. Ces dernières années, ce sont des formes indéfinies, floues, fluides et légères dans l’espace. Toutes semblent suggérer le vertige et le désarroi de l’être au monde, face aux menaces du vide intérieur auquel notre histoire nous confronte. Les contrastes des noirs et blancs savamment étudiés semblent vouloir – mais sans espoir, briser l’obscur vide de la nuit. Manifestement, son œuvre est empreinte d’un questionnement métaphysique sur la nature humaine.