Joan Miró

Joan Miró est né le 20 avril 1893 à Barcelone, il meurt le 25 décembre 1983 à Palma de Majorque. Peintre, sculpteur, graveur et céramiste, il compte parmi les acteurs majeurs de l’Art moderne. L’artiste séjournait régulièrement à Paris depuis 1919. Il y avait découvert le mouvement Dada, rencontré Picasso, Jean Arp et André Masson. Sous l’influence des écrivains surréalistes il développe dès 1924 un vocabulaire stylistique exubérant d’une fraîcheur poétique inimitable. Après sa participation à l’Exposition internationale du Surréalisme organisée chez Maeght en 1947 cette galerie l’exposera chaque année et deviendra son éditeur attitré. A titre d’exemple de ce lien privilégié, c’est Joan Miró qui présentera à Aimé Maeght l’architecte catalan Josep Lluis Sert, concepteur de la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence.

La lithographie a occupé une place très importante dans son œuvre. Il avait découvert cette technique dans les années 1930, pour illustrer l’Arbre des voyageurs de Tristan Tzara. La lithographie en couleurs lui sera révélée chez Fernand Mourlot en 1947. Sa collaboration avec l’imprimeur parisien fut encouragée par le galeriste Aimé Maeght et fut le point de départ d’une production considérable de plus de huit-cent planches. A la même époque, il poursuit des recherches en gravure sur cuivre dans l’atelier de Stanley Hayter à New York. L’estampe sous toutes ses formes lui a permis de multiplier les expérimentations tout en atteignant un large public.

« Il est arrivé plus d’une fois à Miró de redéfinir sa pratique de peintre, de relancer son désir de figurer un monde en recourant à la gravure comme à une épreuve salvatrice. Toujours, face à l’estampe, il est dans la position du chercheur, voire du quêteur. Il explore, il emprunte des chemins de traverse, il est libre, il sait assez des techniques pour s’en affranchir. »

Yves Peyré, Miró ou l’esprit de la gravure, in Nouvelles de l’Estampe, n° 128, 2003