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Nalini Malani

Inde

,

1946

Activités:
  • Créateur d’art urbain
  • Créateur d’installations
  • Créateur de vidéos
  • Dessinateur
  • Peintre

Nalini Malani est née à Karachi en 1946. Originaire du Pakistan, sa famille a été déplacée en 1947 de Karachi à Bombay lors de la “Partition”, séparation historique, pour des raisons religieuses, de l’Inde du Pakistan et de l’actuel Bangladesh. Nalini Malani vit et travaille aujourd’hui encore à Bombay.

Depuis les années 1970, elle rend perceptible un point de vue résolument féministe dans un pays déchiré entre les effets du néo-colonialisme et l’idéalisme d’une démocratie sociale tiers-mondiste. L’Inde est de surcroît submergée par les changements politiques et économiques provoqués par la progression rapide de la mondialisation. En ayant recours à des personnages issus des mythes, des contes et des religions de diverses origines culturelles, tout en engageant une réflexion sur la guerre, le fanatisme orthodoxe, l’impact du capitalisme sauvage et la destruction de l’environnement, Nalini Malani décrit la place de la femme dans des scènes passées et futures.

Au début des années quatre-vingt, Nalini Malani fut l’une des premières artistes en Inde à se démarquer de la peinture en réalisant d’éphémères dessins muraux, des travaux scéniques, des vidéos et des théâtres d’ombres. C’est en 1996 qu’elle réalise sa première animation vidéo intitulée Memory: Record/Erase dans le cadre de la production théâtrale pour laquelle elle travaille avec Anuradha Kapur : The Job or By The Sweat of Thy Brow Shalt Thou Fail to Earn Thy Bread, basée sur un récit de Bertolt Brecht.

En 1998, elle réalise sa première installation vidéo à plusieurs projecteurs, Remembering Toba Tek Singh, en protestation contre les essais nucléaires du gouvernement indien le jour de la naissance du Bouddha. En 2001, elle expose sa première vidéo/théâtre d’ombres, Transgressions, à l’exposition Unpacking Europe au Museum Boijmans van Beuningen de Rotterdam. Elle sera achetée par le Stedelijk Museum d’Amsterdam.

En 2011, pour Paris-Delhi-Bombay au Centre Georges Pompidou, elle produit Remembering Mad Meg. Elle déploie un système de vidéo/théâtre d’ombres dans lequel des projections traversent des cylindres rotatifs, transparents et peints au revers. Proche de la tradition de la peinture sous-verre indienne, l’installation s’inspire de la peinture Dulle Griet (vers 1562) de Bruegel l’Ancien. L’atmosphère menaçante de cette spectaculaire fresque animée évoque les conflits religieux et politiques que subit la population indienne et dont les femmes sont les premières cibles, subissant sévices et viols.