Vincent Gagliardi
France
,1957
- Graveur
- Sculpteur
“Vincent Gagliardi naît en 1957 dans le Pays Haut en Moselle de parents immigrés italiens. Il fait ses études à l’Ecole des Beaux Arts de Metz et découvre le monde de la gravure. Dès lors sa vie prend une tournure artistique définitive. Il commence un travail de graveur avec des matériaux souples comme le balatum qui lui permettent d’aborder la gravure de manière originale, unique. Le balatum devient un élément essentiel « la page blanche de ses nuits ».
En 1985 il s’installe alors à Thionville en Moselle où il y vivra plus de dix ans avec son épouse Katia et leur fils Luca. De cette période prolixe, ceux qui le connaissent n’ont pas oublié Vincent, accroupi dans une rue de Thionville, de Calella en Espagne ou de Verviers en Belgique, sous le regard interrogatif des badauds ; encrer la chaussée avant de déposer les feuilles de papier chargées de recevoir les marques que le passage du rouleau compresseur permettra de faire apparaître. Au-delà de l’aspect spectaculaire des « ses performances », le travail de Vincent Gagliardi est tout entier lié à un désir constant celui de révéler la matière. Comme dans sa collaboration avec les éditions de jeunesse Grandir où il utilise la gravure sur bois, une méthode plus archaïque mais chaleureuse, emprunte de lenteur qui produit de belles publications où les textes jouent avec les images, les mots avec les formes. De la même manière lorsqu’il est invité à réaliser des livres d’artistes et ainsi faire écho aux textes du poète Eugène Guillevic ou à celui du philosophe Jacques Colléony.
Il poursuit la réalisation de magnifiques gravures en utilisant les matrices composées de balatum. Mais cela ne suffit pas à satisfaire son besoin de traduire la vérité secrète de ses matériaux de prédilection. A force de les préparer pour la presse, Vincent Gagliardi a appris à mieux les connaître. Il découvre que l’encrage et le polissage permettent d’en dévoiler des qualités inattendues et que son intervention peut amplifier leur matérialité même. Il habille ainsi ses sculptures et comprend que son action les fait apparaître plus vrais que nature. En révélant ainsi la matière, c’est en réalité lui-même que Vincent Gagliardi révèle. Ce travail acharné et passionné se poursuit près de dix ans sur les bords de Loire à Blois où il s’installe en 1997 avec sa famille. Il offre à Katia que la maladie va bientôt emporter « un bel été « ; l’exposition a lieu durant leur séjour à Monterey au Mexique en 2005. Vincent s’installe à Metz en 2008 tandis que son fils Luca poursuit ses études littéraires à Strasbourg.
En 2010 il fait une expérience très nouvelle lors d’une résidence d’artiste. Les enfants d’une école maternelle et d’une école primaire vêtus des costumes confectionnés portent les bas et hauts reliefs de Vincent devenant ainsi des sculptures vivantes ensuite photographiées par Jacqueline Trichard. « J’ai toujours pensé que mes travaux sont un prolongement des corps, de tous les corps. L’objectif de ce travail photographique est de saisir l’étrangeté qui se trouve en soi et la faire porter par un anonyme, un fantôme. »
De très nombreuses expositions personnelles et collectives jalonnent ces différentes étapes de son parcours qui lui ont permis de confronter son œuvre avec des artistes de nombreux pays. Les catalogues, collections publiques ou privées en témoignent.
D’autres expositions sont en cours ou à venir gageons que la créativité de Vincent Gagliardi continue de nous étonner.
Patricia Sallusti,
5 œuvres dans la collection œuvres dans la collection
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