Jean-Jacques De Grave

Jean-Jacques de Grave (27 septembre 1923, Furnes – 2002, Oostduinkerke) était un graveur, illustrateur et auteur de bande dessinée belge, reconnu pour ses estampes d’une grande finesse technique et son travail d’illustration. Il s’est aussi distingué dans le domaine de la bande dessinée, notamment avec un roman graphique sur l’histoire du bandit australien Ned Kelly.

Son parcours artistique débute à l’Institut Saint-Luc à Gand, avant qu’il ne poursuive ses études à La Cambre, une école d’arts visuels renommée à Bruxelles, dont il sort lauréat en 1949. Pendant ses années d’études, il travaille sous la direction des artistes Jozef Cantré, Oscar Jespers et Joris Minne, qui marqueront profondément son style. Ces professeurs, figures majeures de la sculpture et de la gravure en Belgique, lui inculquent des techniques et des valeurs artistiques qui façonnent son parcours.

Tout au long de sa carrière, Jean-Jacques de Grave se distingue par son engagement dans des groupes d’artistes et sa pratique de la gravure. Il est membre fondateur du groupe Xylon International, qui se consacre à la gravure sur bois et à l’estampe, ainsi que du Centre Frans Masereel à Kasterlee, un centre important pour les arts graphiques en Belgique. De plus, il fonde Groepen Idee et Grafis 50, des initiatives artistiques collectives. Il noue des liens avec des artistes comme Olivier Strebelle et les membres du groupe Cobra, dont Pierre Alechinsky et Corneille, avec qui il voyage et expose régulièrement.

L’œuvre de Jean-Jacques de Grave comprend plus de 1 350 estampes recensées, dont des séries d’estampes et des œuvres individuelles. Sa pratique repose en grande partie sur la linogravure, technique qu’il maîtrise à la perfection et qui lui permet d’explorer des thématiques variées, allant de la nature aux formes humaines, en passant par des représentations symboliques et modernes.

Outre sa carrière de créateur, Jean-Jacques de Grave est également un enseignant passionné. Il commence sa carrière d’enseignant à Bruxelles avant de s’installer en Australie où il enseigne la gravure à Sydney et Canberra de 1982 à 1985. Son enseignement, tout comme son œuvre, reflète son engagement pour la transmission du savoir-faire et de l’histoire de l’art graphique.

Dans les années plus tardives de sa carrière, Jean-Jacques de Grave s’aventure également dans le domaine de la bande dessinée, en particulier avec la publication du roman graphique L’Histoire de Ned Kelly. Ce western, scénarisé par sa fille Marie-Ève de Grave, est publié en 2017 par les éditions Hélium. Il raconte l’histoire de l’un des bandits les plus célèbres d’Australie et est largement salué par la critique, notamment par le Centre national de la littérature pour la jeunesse, qui souligne sa qualité artistique et narrative.

Ses estampes figurent dans les collections du Centre de la gravure et de l’image imprimée, du MuZee et du Musea Brugge, témoignant ainsi de l’importance de son travail dans le domaine de l’art graphique.